Road trip moto en Mongolie

La Mongolie, c’est le road trip moto qui m’a le plus marqué. Un voyage dont je suis revenue avec comme un brin de nostalgie. De retour en France, il m’a fallut un peu de temps pour estomper cette sensation. Je ne sais pas pourquoi. Rouler à moto au Laos m’avait pourtant beaucoup marqué aussi. Quand je regarde les photos de la Mongolie encore aujourd’hui, je m’évade. Cette sensation de liberté à moto dans ces grands espaces est inexplicable … Il n’ y a plus de notion de route, autoroute, radar, panneau publicitaire incitant à la consommation, sens interdit, barrière. Sortir d’Oulan Bator c’est du sport car il y’a beaucoup de circulation, il faut se frayer un chemin dans cette circulation quelque peu désorganisée !! Mais à partir du moment où l’on quitte la capitale, on a l’impression d’être dans un autre monde. Top départ, c’est l’aventure qui commence. C’est parti pour 1650 kms d’évasion à moto

Un fabuleux voyage à moto

  • On quitte la nuit à hôtel pour la nuit en yourte.
  • On range le visa, les billets d’avion et on sort les cartes IGN.
  • Les restos laissent la place au dejeuner pique nique.
  • Pas de pont, il faudra se mouiller les gambettes et traverser les gués plus ou moins hauts en fonction de la période.
  • On délaisse la route pour un itinéraire constitué de pistes.
  • Pas de radars, là-bas, on prend le temps de se déplacer.
  • Les panneaux publicitaires laissent la place aux surprenants paysages, dépourvus de toute pollution visuelle.

Sur notre itinéraire, on va croiser des groupes de yaks, des moutons, des chevaux sauvages qui galopent en parrallèle de notre itinéraire. On va apercevoir tournoyer au dessus de nos têtes des aigles et vautours majestueux. Lors d’une escapade en hors piste, je me souviens arriver sur le haut des montagnes avec la moto et avoir vu s’envoler une bonne vingtaine d’aigles. Surpris par mon arrivée, ils ont déployé leurs immenses ailes et m’ont offert un spectacle dont je me souviens comme si c’était hier …

Rouler à moto en Mongolie nécessite de rester vigilant 🙂

  • En parlant de hors piste, il faut signaler tout de même qu’il faut redoubler de vigilance. Quand on quitte les pistes avec les motos, on aurait tendance à se laisser déborder par la liberté que nous procure cette immensité. Mais attention, car on roule facilement en 5 ou en 6, et un incident peut vite arriver. Au sol on peut trouver des gros trous de marmottes, des ravines profondes ou encore des gués. Il est donc vraiment important de porter un casque bien ajusté, et une paire de lunettes ou masque cross qui vient se plaquer correctement sur le visage. Privilégier également une paire de bottes assez haute et une tenue souple et confortable. Sans oublier un ensemble de pluie bien étanche.

  • Faire également très attention, notamment en approche du désert, aux nombreuses herbes à chameaux. De grosses touffes d’herbes qui camouflent en fait des monticules de terre très durs. Si costauds qu’elles pourraient nous éjecter de la moto. Il ne s’agit pas la du désert de Gobi qui se trouve au sud mais des chameaux sont tout de même présents. Il faut donc avoir les yeux partout. En Mongolie, j’aurai aimé avoir des yeux derrière la tête ! Tout est tellement vaste et surprenant. On peut même se permettre  de choisir sur quelle piste rouler avec les motos. Tout simplement car, quand une piste commence à se détériorer, et bien on roule en parallèle de celle ci . À la longue, des nouvelle pistes se créent les une à la suite des autres.

  • Il faut également rester prudent face à la météo qui peut être un peu capricieuse dans le pays. Elle me faisait penser un peu à la météo de la Bretagne. Il pleut quarante fois par jour et il fait beau quarante fois par jour. Alors je vous laisse imaginer la couleur de la végétation … D’un vert extraordinaire, ce qui procure aux paysages des contrastes à couper le souffle.

Il m’est même arrivé de jouer au chat et à la souris et d’éviter un gros orage en naviguant de colline en colline !

Les nomades en Mongolie

Croiser la route des nomades est aussi quelque chose de particulier. Cet échange, ce partage … Nous avons partagé des repas avec eux dans les yourtes. Nous avons trinqué également à coup de lait de jument fermenté (à consommer prudemment pour les estomacs fragiles). Je me souviens arriver sur un camp de yourte, béquiller la moto, et me diriger vers les petits gamins qui jouaient. Quand soudain, j’entends un coup de démarreur. Sorti de sa yourte, le papa d’un petit, attiré par ma belle Yamaha WRR 250, n’avait pu s’empêcher de chevaucher la moto. Je le voyais partir au loin dans les collines, libre comme l’air. Aucun problème, tout est normal. À son retour, je crois que j’étais encore plus heureuse que lui. De le voir revenir avec un sourire large comme le guidon m’a ensoleillé ma journée. Des moments comme ça, je peux en raconter beaucoup. Alors je me suis imaginée par exemple sur le circuit du pôle mécanique à Alès, et voir dans la pitlane une belle Yamaha R1M. Ni vu ni connu, je grimpe dessus et je vais faire quelques tours pour l’essayer. Normal non, ou est le problème ?

Les nomades sont un peuple constitué d’éleveurs. Ils se déplacent à travers les steppes à chaque saison pour permettre aux animaux de se nourrir de nouvelles végétations. En fonction des saisons, ils peuvent parcourir plus d’une centaine de kilomètres avec les animaux, les yourtes, le matériel et la famille. Il sont autonomes grâce aux animaux qui permettent le transport, mais aussi aussi de signaler l’arrivée d’étrangers. Les bêtes fournissent de la laine, du lait, du cuir. Tous ces produits leur serviront pour isoler les yourtes, fabriquer des vêtements chauds et des outils, préparer les repas, fabriquer les fromages qui pourront être revendus à la ville.

La nuit en yourte en bord de lac

Notre itinéraire était entrecoupé d’une journée de pause sur le lac terkhiin tsagaan. Une journée détente dans un camp de yourtes où nous avons pu faire différentes activités :

  • Tir à l’arc.

  • Balade à pieds.

  • Découverte du volcan Khorgo (un volcan éteint de 2240m, en activité il y’a 8000 ans. Son cratère s’étend sur 200m).

  • Farniente devant le lac. Observer passer les nuages, qui sont un voyage à eux seuls, un vrai spectacle.

  • Cuisine mongole (nous avons préparé un plat typique, le Kor Krog pour un évènement national, le Naadam. Instauré par Gengis Khan en 1206, ce festival regroupe 3 disciplines: la course de chevaux, la lutte et le tir à l’arc, dans le but de sélectionner les meilleurs guerriers. Il a lieu chaque année en Juillet.

  • Moto (nous en avions sûrement pas eu assez alors nous avons trouvé bon de faire une partie du tour du lac. Une étendue d’eau de 16 kms de long et de 4 à 10 kms de large)

La nuit en tente dans la steppe

Barbara Collet voyage Mongolie rando moto

Environ une fois sur deux, nous ferons un bivouac dans les steppes Mongoles. Nous plantons notre tente. Pas d’eau, pas d’éléctricité, pas de réseau. Rien à signaler, c’est l’aventure et c’est fantastique. Se retrouver seuls au monde, avec en toile de fond la steppe, nos motos, un feu de camp. Là-bas le feu de camp se prépare avec des bouses de yaks. Mais il faut à tout prix veiller à ce qu’elles soient bien sèches pour que le feu prenne. Le dîner avalé, nous gagnons la tente pour une bonne nuit en pensant déjà à la journée du lendemain. Pliage de tente, rangement des affaires, petit déjeuner et go !! Au moment de repartir, un chien débarque de je ne sais où. Mais comment était-ce possible ? Il n’y avait rien à des kilomètres à la ronde et pas de nomades à l’horizon. Voulait il nous servir de guide ou était il envoyé par une agence ? Encore une surprise des steppes …

La nuit en tente dans le désert

L’itinéraire se dessine, de vallée en vallée. Nos petites Yamaha vont bon train. Nous avons même croisé d’autres motards partis à l’aventure. Convaincus par un couple d’amis partis en side car l’année précédente, ils chevauchaient des motos vintage Royal Enfield et Honda. C’était une première pour eux et avaient opté pour un hébergement en yourte chaque soir. Comme nous, ce soir la, qui avions prévu une escale dans un camp de yourtes peu après Tsetserleg. Un hébergement un peu insolite puisque ce camp de yourtes est niché au pied de sources d’eaux chaudes. Rien de mieux pour se réchauffer car la météo du jour avait été tellement humide … Une bonne nuit, un bon feu dans le poële de la yourte, des tenues de moto sèches et cest reparti. Cette fois, en direction d’un petit désert où nous allions planter de nouveau la tente pour la nuit. Mais entre temps s’imposait une petite escale au monastère d’Erdene Zuu près de l’ancienne ville de Karakorum. Probablement un des monastères bouddhiste le plus ancien de Mongolie.

Sur l’itinéraire, on s’arrête mettre de l’essence. On peut alors utiliser la monnaie locale dans des petites stations. Egalement pour acheter des petits bonbons aux enfants. La monnaie en Mongolie est le Tugrik ou Tögrög. 1€ est égal à environ 3321Tugrik.

La journée passée, nous sommes arrivés aux portes du petit désert où nous avons monté notre petit bivouac. Mais avant l’installation, il était impossible pour moi de résister à l’appel des dunes. Un vrai terrain de jeu pour nos petites motos, un vrai bonheur ! Comme ces petites motos tout terrain sur le voyage moto en Indonésie proposé par GO2RIDE.

Retour à Oulan Bator pour la France

Le trip commençait à toucher à sa fin pour un retour sur Oulan Bator donc il fallait se remettre en condition voitures, scooters, circulation, bruit, klaxon, odeurs. Mais quels merveilleux souvenirs dans la tête. Je finis d’écrire ce texte et je suis toujours aussi émue de me remémorer tout ça. Surtout quand je relis mes carnets de note, je replonge complètement dans cette ambiance si particulière. Quel pays …

Mes deux voyages en Mongolie m’ont fait transiter par différents pays : Marseille Paris – Paris Pékin – Pékin Oulan Bator ou encore Marseille Francfort – Francfort Pékin – Pékin Oulan Bator.

C’est un pays, fallait qu’j’t’en parl’ car j’l’ai dans l’coeur comm’ tu crois pas.  » Tri Yann « 

Mes compagnons de road trip en Mongolie ...

À travers ce récit, j'ai une pensée particulière pour mes compagnons de route avec qui j'ai vécu d'inoubliables moments 🙂

Marc – Judith – Jean Marc – Nicolas – Philippe (Xo) – Christophe – Christian – Jean Louis – André – Jean Marie – Olivier – Tanguy – Alain – Diego – Randa – Mougi – Manlai – Lavga – Dami – Dulo – Toulo – Mounlo.